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Jeans selvedge : la vérité sur la toile japonaise

Aujourd’hui, je reviens sur le sujet du jeans ! Je l’avais déjà traité dans les anciens articles du blog mais il manquait des détails à propos du denim selvedge…

Dans ce billet, j’aborderai principalement l’histoire de ce qu’on appelle la toile japonaise (aka toile selvedge). Il existe quelques légendes à son sujet galvaudées à outrance sur internet, il est donc temps de rétablir la vérité !

Le selvedge, c’est quoi ?

denim selvedgeLa fameuse lisière

Pour faire simple (nous rentrerons dans les détails dans la suite de l’article). Selvedge signifie en anglais lisière.

En effet les jeans selvedge sont des jeans à « lisières », c’est à dire que les extrémités de la toile sont « renforcées » par ces dernières.

Cela permet d’éviter à celle-ci de s’effilocher, elle est donc plus solide.

Je vous invite maintenant à regarder à l’intérieur de vos jeans, si ils ne présentent pas de lisières cela signifie que la toile a été réalisée sur des machines modernes (métiers à tisser).

Moderne ne signifiant pas forcément plus qualitatif, la majorité du temps ce sont des choix stratégiques orchestré par l’industrie du denim pour optimiser les coûts tout en produisant toujours plus.

Alors forcément, il serait bien trop simple de s’arrêter sur cette brève définition du selvedge… Je vais donc tenter de creuser plus loin en votre compagnie.

Attention, certaines marques (notamment Nudie & Edwin) ont été accusées de réaliser certains de leurs modèles en « faux selvedge ». Pour cela, ils viennent coudre un liseret de couleur à chaque extrémité de la toile, méfiance donc !

Les métiers à tisser

Pour comprendre comment une toile selvedge est conçue il est essentiel de s’intéresser aux métiers à tisser. De nos jours et depuis quelques dizaines d’années, la majorité de l’industrie utilise des métiers à tisser à jet d’air. Ces machines ont la particularité de tisser de larges laizes (bandes) de tissu, beaucoup plus rapidement qu’avec les anciens métiers à tisser (à navette ou projectiles).

Avant que les métiers à jet d’air soient inventés, l’industrie utilisait des métiers à tisser à projectiles qui ont ensuite évolués vers des métiers à tisser à lances

Vous n’avez rien compris ? Pas de panique, toutes les explications sont dans la suite de l’article.

metier à tisser moderneVoici un métier à tisser à projectiles

L’inconvénient de ces machines étant qu’elles coupent le bord du tissu qui n’est pas fini (comme sur un selvedge). La toile est donc plus fragilisée.

toile denimZoom sur un métier à tisser à jet d’air.
Ici, la machine coupe le surplus de fils.

Sur cette photo, il est plus facile de distinguer le problème. En effet, ces métiers à tisser coupent les extrémités du tissu, ils recevront tout de même un traitement de finition pour uniformiser les bords.

Maintenant, intéressons nous aux anciens métiers à tisser…

selvedge denimConstatez l’étroitesse de la toile

Voici donc un métier à tisser utilisant une navette. Nous constatons premièrement que le tissu est beaucoup plus petit qu’avec les métiers modernes ! Vous pouvez aussi observer que le bord de la toile n’est pas effilochée, ni coupée.

Ces machines sont assez contraignantes à utiliser aujourd’hui, car elles demandent un certain entretien (contrairement aux métiers à tisser moderne qui n’ont pas besoin d’autant d’assistance) et sont assez bruyantes (problème que personne n’a pu résoudre à ce jour).

Elles sont aussi beaucoup plus difficiles à régler correctement, c’est pour cette raison qu’il existe beaucoup d’irrégularités dans les toiles selvedge.

Maintenant regardons à l’intérieur de cette machine…

jean selvedgePhoto en gros plan d’une navette volante

Il existe cette fameuse navette qui réalise des aller-retours très rapidement dans le sens de la largeur.

C’est elle qui formera la trame de la toile (voir schéma plus bas).

Pour la petite anecdote, j’ai eu l’occasion il y a peu de revoir le film Wanted chez un ami. Le personnage principal doit réalisé un défi durant le film, attraper la navette d’un métier à tisser à main nue, sans se blesser… Il y a quelques beaux plans au ralenti, cela pourrait vous aider à comprendre comment cette navette fonctionne.

L’étroitesse du tissu est justement dû à cette navette, considérée comme trop « lourde », l’aller-retour ne pouvait donc pas se faire suffisamment rapidement.

Cette machine a été remplacée petit à petit à partir de 1945 par les métiers à tisser moderne (à projectiles). Le projectile remplace la navette, la différence se situe au niveau du poids, il est ultra-léger (bien loin de la lourde navette…) et permet donc de produire plus rapidement.

Les métiers à tisser ultra-moderne (à jet d’air) d’aujourd’hui, tissent jusqu’à quasiment 10 fois plus rapidement que les métiers à tisser « vintage ».

toile selvedgeSchéma d’une toile selvedge

Ce schéma nous offre la possibilité d’observer les mouvements de la navette. Comme vous pouvez le constatez, celle-ci réalise des aller-retours sans que le fil soit coupé.

La flèche pointe sur ce que l’on appelle le fil de trame.

Pour réaliser un tissu, il est nécessaire d’entrecroiser les fils. Ceux qui vont vers le haut (à la verticale) sont appelés les fils de chaîne, c’est eux qui vont entrecroiser le fil de trame (vidéo dans la suite de l’article). Vous l’avez deviné, le fil de trame c’est celui qui est perpendiculaire aux fils de chaîne.

La grande différence se situe donc ici car plutôt que d’utiliser à chaque fois un nouveau fil de trame (comme avec les métiers à tisser modernes) coupé à ses deux extrémités, le métier n’utilise dans ce cas-ci qu’un seul fil continu !

Ce fil de trame se cache dans ce que l’on appelle la canette.

metier à tisser navetteNavette manuel en haut, navette volante en bas

Grâce à cette photo vous distinguez clairement la canette entourée du fil.

En haut vous avez un bel exemple de navette à main (les tissus étaient réalisés à la main dans le temps).

Attention tout de même, cette navette n’est pas totalement représentative, elle est assez ancienne. Avec le temps, les navettes deviendront plus lourdes (pour accueillir une canette plus importante) et donc plus grosses.

Ne faites pas attention au tissu, observez la navette, on la voit réaliser des allers-retours.

À cette vitesse, il est difficile de comprendre comment est réalisé le tissu… Voici donc une seconde vidéo que je vais commenter ensuite.

Vous avez pu observer dans cette vidéo un métier à tisser traditionnel (avant la mécanique, ça ressemblait à peu près à ce que vous voyez dans celle-ci).

Elle a été tournée dans la boutique Momotaro à Okayama (Japon), c’est évidemment extrêmement lent. Ce type de métier était déjà utilisé au 18ème siècle !

Un jeans utilisant cette toile, coûte environ 2000$. Le prix n’est pas excessif, ce denim est utilisé pour créer des jeans appartenant au label très haut de gamme de la marque : gold label.

Exclusivement réalisés sur commande, vous devez vous inscrire sur la liste d’attente (deux ans d’attente) pour pouvoir acquérir l’un des modèles.

Ils sont entièrement réalisés à la main, les artisans ont besoin d’une année entière pour réaliser un de ces jeans. C’est certainement l’un des labels les plus haut de gamme du monde, il représente le summum du denim japonais.

La femme qui utilise ce métier, tire sur une corde pour réaliser les allers-retours de la navette. Ce qu’on ne voit pas, c’est qu’elle actionne des pédales qui vont permettre aux lisses (les parties à l’avant qui soulèvent les fils de chaine) de se lever. Quand c’est fait, elle peut tirer sur la corde pour faire traverser la navette (et donc le fil de trame) à travers les fils de chaines (3:43).

Ensuite, elle n’a plus qu’à lâcher la pédale pour que les fils de chaines entrecroise le fil de trame et à ramener ce fil dans le rang (3:49).

C’est pour cette raison qu’elle tire le peigne (la manette) du métier vers elle (3:45).

Les entrailles d’un métier à tisser à projectiles

metier à tisser à navette selvedgeCe bout de métal avec deux gros trous,
relié au fil de trame, c’est le projectile.

J’ai expliqué très brièvement plus haut, comme était réalisé la toile sur un métier à tisser à projectiles. Le projectile ressemble à une petite navette en métal, beaucoup plus légère qu’une vraie navette volante.

Le métier accroche au projectile le bout d’une trame, celui-ci est ensuite lancé à travers les fils de chaîne et quand il termine son mouvement, le fil de trame est coupé à la longueur exacte automatiquement par les ciseaux/scissors du métier (voir schéma).

Le projectile est ensuite ramené par un système de convoyage au début du processus et ainsi de suite…

La grande différence étant qu’il ne réalise pas d’aller-retours à travers les fils de chaîne comme le faisait la navette. Il réalise donc seulement un aller et passe ensuite en dessous des fils de chaîne pour recommencer le processus.

On utilise donc généralement plusieurs projectiles pour éviter de perdre du temps durant le retour de ces derniers. Le schéma vous permettra de mieux comprendre le processus.

jean selvedgeSchéma d’un métier à tisser à projectile Sulzer

Plus tard, ce métier continuera d’évoluer et le projectile sera remplacé par des lances qui permettront d’accélérer le tissage (voir vidéo).

Aujourd’hui, la majorité de ces machines ont été remplacés par les métiers à tisser ultra-moderne, plus rien ne passe à travers les fils de chaîne. Le fil de trame est lancé grâce à un fluide (jet d’air ou d’eau).

Première simulation : utilisation du métier à tisser à navette, c’est assez mal fait car le fil est normalement continu… Ne faites donc pas attention à ce détail.

Seconde simulation : voici le fameux métier à tisser à lances, le fil de trame est amené au centre du métier et attraper par l’autre lance, cela permet un tissage plus rapide.

Troisième simulation : représente un métier à tisser à projectiles. À 3:20, un gros plan est réalisé sur le projectile en question.

Quatrième simulation : pour finir, un métier à tisser ultra-moderne, à jet d’air.

Les américains et le selvedge

À partir des années 50 (le métier à projectile a été inventé par Sulzer en 1945), ces vieux métiers à tisser sont tombés en désuétude au profit des nouveaux : à projectiles, plus rapides et rentables.

Malgré cela, beaucoup d’usines ont continuées à travailler sur ces vieux métiers à tisser pendant plusieurs dizaines d’années. Pour le denim, l’une des plus emblématiques usine au monde (et l’une des plus anciennes) est américaine : Cone Mills.

selvedge cone millsVielle photo de l’usine, observez les boites qui accueillaient les canettes.

Elle a été crée en 1891 ! L’usine emploie aujourd’hui, une dizaine de milliers d’employés. Elle est connue pour avoir fourni les toiles denim de Levi’s durant plusieurs années. À partir de 1915, Levi’s commencera a délocaliser la production de leurs jeans (certains modèles sont encore réalisés avec une toile Cone Mills)…

Les lisières de couleurs ne sont pas anodines… Elles permettaient de repérer facilement à qui était destinée le denim pour éviter les confusions. Le rouge fût réservé à Levi’s (du rose aussi, moins connu), le jaune à Wrangler (Blue Bell) et le bleu ou le vert pour Lee. D’autres marques utilisaient des coloris différents : le doré ou le blanc…

selvedge edwin rainbowEdwin Rainbow Selvedge

La couleur du liseret importe peu. En réalité, ce sont les fils de chaine à chaque extrémité qui sont colorés, il est donc possible d’avoir des couleurs insolites comme le modèle d’Edwin ED-71 Rainbow Selvedge.

Aujourd’hui, l’usine est pérenne mais ça n’a pas toujours été le cas. En effet, en 2003, Cone Mills dépose le bilan. Elle est rachetée en 2004 par un milliardaire (Wibur Ross) qui permet à la production d’être relancée.

L’entreprise continue d’utiliser de vieux métiers à tisser datant des années 40 et ils vont même jusqu’à dire que le parquet sur lequel sont posés les machines, contribuent au charme du denim en amenant des variations spécifiques durant le tissage…

Beaucoup de marques utilisent le denim de chez Cone Mill aujourd’hui, réputé pour son excellente qualité. Il est aussi beaucoup moins irréguliers que le denim japonais, ceci grâce aux métiers à tisser utilisés : des American Draper x3. Il permet au denim d’être assez « propre ».

Pour une petite visite guidée de l’usine et en apprendre plus, je vous invite à regarder cette vidéo.

Les japonais et le selvedge

Contrairement à la croyance générale, les japonais produisent du denim selvedge depuis peu de temps comparé aux américains. La production de denim au Japon a débutée dans les années 70, plus précisément en 1972. Grâce à une collaboration entre Kurabo Mills (le tisseur) et Big John marque de denim japonaise.

jean selvedge japonaisLe logo de la marque

Son nom ? KD8 (8 faisant référence à la version 8) ! En effet, il aura fallu 8 essais à l’usine Kurabo pour réaliser LE bon denim.

Avant cette collaboration, la marque se fournissait chez les américains. Vous l’avez certainement deviné… Chez Cone Mills évidemment. À sa sortie ce jeans a cartonné mais était considéré par les puristes comme étant un modèle assez « moyen ».

Il a été boudé par les connaisseurs pour une simple et bonne raison : le denim n’était pas selvedge !

En effet, en réalité, cette toile denim fût la première réalisée au Japon mais souvenez-vous, nous sommes en 1970, les métiers à tisser ont bien évolués… Kurabo a cette époque utilisait pour tisser le denim des métiers à tisser modernes et non ceux à navettes.

jeans naked and famous big johnLe patch en cuir

Aujourd’hui, ce modèle est culte, à tel point que Naked & Famous a récemment collaborer avec Big John pour sortir la réplique de ce denim.

377 jeans ont été réalisés pour cette collaboration, exclusivement distribués aux Etats-Unis.

On déplorera que la « réplique » est loin d’être authentique, en effet, le denim utilisé est selvedge alors que l’original ne l’était pas…

selvedge big john kd8Récapitulatif du premier jeans entièrement réalisé au Japon

Le premier selvedge denim élaboré au Japon, n’a vu le jour qu’en 1980 grâce à Big John encore une fois. En effet, cette année là, la marque lance sa ligne premium : rare jeans.

Le concept de cette ligne : créer LE jeans de qualité inspiré des années 40. Il doit pouvoir durer au moins 5 ans en le portant quotidiennement ! Le slogan choisi pour cette ligne ? Quality comes first !

jean toile japonaiseLe jeans selvedge à gauche et à droite le jeans fait main tiré à 300 exemplaires
(la totalité du stock fût vendu en pré-vente en quelques heures).

Le boom de la toile japonaise et du jeans vintage commence donc à cette époque… En effet, des marques comme Momotaro, The Flat Head ou bien Evisu n’existaient pas en 1980.

Tous ces noms sont relativement récents (la majorité de celles-ci ne dépasse pas les 20 ans d’ancienneté).

Rachats des vieux métiers de Levi’s par les japonais

Ceux qui s’intéressent de près au style masculin ont très certainement déjà entendu cette histoire, n’est-ce pas ?

On nous la vend à toutes les sauces, un peu partout… C’est un mythe et ça n’a jamais existé pour plusieurs raisons.

Premièrement : Levi’s n’a jamais possédé de métiers à tisser, il est donc impossible pour la marque de les revendre à qui que ce soit…

Deuxièmement : les métiers à tisser américains sont extrêmements lourds, le coût pour les déplacer est donc très important.

Troisièmement : le rendu de texture est bien trop différent entre un denim japonais et un américain. Il est donc quasiment impossible que ces deux toiles soient réalisées sur les même métiers à tisser.

Quatrièmement : les japonais ont leurs propres métiers à tisser depuis les années 20, grâce à Toyota qui avant de produire des voitures, fabriquait des machines pour le monde du textile.

métier à tisser american draperUn american draper x3 soulevé par une grue.

En réalité, les japonais n’ont quasiment aucun des métiers américains, la majorité des vieux métiers sont allés à la casse et n’ont jamais été revendus à qui que ce soit.

Pour revenir sur le sujet de Toyota, effectivement, la marque et son fondateur Sakichi Toyoda lance une petite merveille pour l’époque (1924) le métier à tisser Toyoda G, qui fera d’ailleurs beaucoup d’ombre aux métiers américains…

Beaucoup de ces machines sont encore en fonction aujourd’hui, la majorité date des années 50-60. La particularité de ce métier, est sa lenteur, il permet d’obtenir une toile plus douce, plus « lâche » et surtout plus irrégulière, c’est ce qui fait le charme des denims japonais aujourd’hui.

Mais une question subsiste… À qui doit-on la pérennité de ce mythe ?

C’est qui le mytho ?

selvedge evisuLe logo d’Evisu

Les américains ou Levi’s n’y sont pour rien dans cette histoire… C’est bien un japonais qui est derrière cette mascarade !

Plus précisément, le fondateur d’Evisu (Hidehiko Yamane).

Il a en effet déclaré que pour réaliser ses toiles selvedge, il utilisait les vielles machines américaines, racheté auparavant à Levi’s…

Pourtant, l’usine qui était en charge de fabriquer ses toiles à cette époque (Kurabo), n’utilisait que des métiers à tisser japonais (Toyoda) pour réaliser les denims à lisière.

Cone Mills a aussi réalisée ses recherches pour vérifier cette déclaration grâce à ses agents au Japon qui ont une excellente connaissance du marché japonais. Ils n’ont jamais trouvé de métiers à tisser américains dans les usines japonaises fabriquant du denim.

Derrière ce mensonge, se cache aussi un sentiment de non légitimité de la marque (et du japon)… Car elle réalisait principalement des répliques de jeans vintage américains, il était donc préférable de déclarer que son denim était conçu sur des métiers à tisser US.

Le denim japonais a mis quelques années à s’imposer comme étant une réelle alternative au denim américain. Aujourd’hui, ce souci de légitimité n’existe plus, le savoir-faire nippon n’a rien à envier aux américains et est l’un des dignes représentants du denim d’exception.

Conclusion

Le selvedge reste le jeans authentique, d’origine américaine. On pourrait considérer son regain d’intérêt comme étant une tendance de mode car souvenons-nous qu’il y a moins de 10 ans, Cone Mills n’existait plus. Cela nous paraitrait impossible aujourd’hui et pourtant…

Porter du selvedge, c’est aussi un comportement très snob et fashion. C’est pour cette raison que les porteurs de selvedge tiennent tant à retrousser leurs jeans en exhibant fièrement la lisière colorée, il existe aussi une notion de rareté dans ce choix, ce type de toile étant moins répandue dans la rue…

Certains professionnels dans l’industrie du denim vont même jusqu’à dire que les métiers à tisser moderne seraient en mesure de réaliser des toiles selvedge aussi qualitatives que les authentiques… L’intérêt de cette toile et toute la « coolitude » autour de celle-ci deviendrait donc obsolète…

Alors, selvedge, mode ou pas mode ?

Crédits photos : rawrdenim – denimhunters – a.gouge.free.fr – jpkc.dhu.edu.cn
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Commentaires de l'article

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  • Excellent article, très bien documenté ! Merci
    J’ai rarement vu autant d’info de cette qualité sur le selvedge réunit en un seul endroit

    Répondre

  • Salut Sidney,
    Merci de ton commentaire. J’ai tenté de faire de mon mieux pour traiter de ce sujet.
    J’aurai sûrement l’occasion d’y revenir encore une fois dans d’autres billets pour aborder des choses plus spécifiques.
    Alexandre

    Répondre

  • Très bonne article en effet..! très bien documenté.

    Répondre

  • Merci de nous eclairer et surtout de mettre en lumiere la vraie histoire du selvedge japonais. Tres documente et tres precis notamment sur les techniques de tissage. Par contre il y a juste un point qui me derange un peu a la fin de ton article:
    « Porter du selvedge, c’est aussi un comportement très snob et fashion. C’est pour cette raison que les porteurs de selvedge tiennent tant à retrousser leurs jeans en exhibant fièrement la lisière colorée »
    Je ne pense absolument pas que les mots snob et fashion soient adaptes dans le fait de porter du selvedge. Ceux qui portent du selvedge le font plutot pour le cote rare, exclusif et qualitatif, je pense. Retrousser le jean pour laisser apparaitre la lisiere est un moyen de se demarquer. Et puis il faut avouer que c’est un plus esthetique qu’un revers sur une toile classique.
    Merci pour cet article.

    Répondre

  • Bonjour Pierre,
    Cette remarque à la fin de l’article n’engage que moi bien évidemment et il est vrai, elle n’était pas indispensable. Snob n’est peut-être pas le mot le plus adapté, hipster serait plus cohérent.
    Car dans ton commentaire les mots rare et exclusif sont présent on pourrait même rajouter vintage = hipster. Concernant le coté qualitatif, la toile parait plus robuste mais elle n’est pas forcément plus qualitative qu’une toile slack de bonne facture.
    Encore une fois, cette petite déclaration n’engage que moi.
    Alexandre

    Répondre

  • Bonjour

    Désolé de déterrer un article mais je pense que cette histoire de jean retroussé n’est pas simplement histoire de montrer le selvedge.
    A l’origine ce sont des jeans qui portent une idées de vintage ou retro et qui touchent au mythe du jean mieux fait avant. Donc à la base ça a plus à voir avec le fait que les jeans et pantalons de travail se portaient souvent retroussés dans les années 30/40/50 puisqu’ils ne les faisaient pas retoucher.Et ça avait donc un côté working class rebel et rock’n roll. L’image du mec en jean c’est un peu Brando et sa moto, non?
    J’ai porté mes jean retroussé bien avant que ça redevienne une mode (ou d’avoir trouvé un selvedge soldé) car j’adore les années 50 et l’imagerie des greasers. Beaucoup de gens qui écoutent du rockabilly le font aussi d’ailleurs.

    Et même si c’est effectivement devenu une mode hipster sur les bords ces dernières années, il ne faut pas oublié que les revers font des allés retours sur le devant de la mode depuis fort longtemps. Je me permets de donner un lien vers un article sympa à ce sujet (ce n’est pas mon blog):
    http://parisiangentleman.co.uk/2013/07/24/a-second-look-at-trouser-turnups-cuffs/

    En tout cas merci pour cet article intéressant et instructif ;)

    Répondre

  • Bonjour Bob,

    Inutile de s’excuser les commentaires sont là pour s’exprimer en tout temps. Tu as parfaitement raison, ce qui me gêne personnellement c’est que le retroussage a perdu de son authenticité aujourd’hui et ne signifie plus grand chose. C’est malheureusement le prix à payer avec la popularité du selvedge… Ca risque aussi d’arriver avec d’autres vêtements. En tout cas je respecte la démarche quand elle est fondée comme la tienne, quand c’est simplement pour « faire cool », c’est beaucoup moins intéressant.

    Merci pour l’article vers PG, je viens juste de finir un podcast sur les revers de pantalon justement.

    Alexandre

    Répondre

  • Félicitation super article, j’apprend encore des choses sur le selvage !
    Dommage que tu n’ai pas parler du grammage de la toile
    De quelque marques française comme A PC…
    Et de la toile qui travaille avec le temps, qui ce détend, qui ce patine etc….

    En tout cas encore bravo très belle recherche et très bien écrit !

    Répondre

  • Salut Thomas,
    Merci de ton commentaire. J’aurai l’occasion de revenir encore à plusieurs reprises sur le selvedge pour compléter cet article.
    Alexandre

    Répondre

  • Incroyable la qualité de cet article ! J’espère que Bonnegueule l’a lu, eux qui nous ont bassiné l’histoire de Levi’s une soixantaine de fois…

    Répondre

  • Bonjour Angelus,

    Merci pour ce commentaire.

    Je ne sais pas si les collègues ont jetés un oeil dessus mais dans l’ensemble, ils font un excellent boulot sur leurs blog. On peut donc excuser quelques erreurs. Ca m’arrive aussi d’en faire de mon coté ;-).

    Alexandre

    Répondre

  • bonjour
    Tres tres bon article !!!!
    Savez vous comment se procurer de la toile « cone mills » en france pour fabriquer des jeans ?
    merci

    Répondre

  • Bonsoir Titou,

    Excellente question. Le mieux à mon sens c’est de directement contacter Cone Mills pour une commande potentielle. Il existe certainement un minima sur le nombre de mètres commandé mais le mieux reste encore une fois de les contacter, ils seront plus apte que moi à répondre à cette question.

    Alexandre

    Répondre

  • […] vous n’avez pas tout compris, nous vous invitons à consulter cette article : la vérité sur le selvedge la toile selvedge. Vous serez ensuite incollables sur cette toile  […]

  • salut, article très intéressant qui permet de mettre les légendes urbaines (et du web) de côté et d’en savoir un peu beaucoup plus sur cette toile.
    Je voulais juste revenir sur l’ourlet, pour ma part je le fais car je ne souhaite pas que le bleu déteigne sur mes chaussures, mais également aussi pour le côté effet de mode je dois bien l’avouer.
    Et oui je trouve également que le terme snob était un peu osé (heureusement que j’ai lu les commentaires pour voir que ton avis était un peu plus contrasté).
    Sinon article très intéressant… Mais ça je crois que je l’ai déjà dit.

    Répondre

  • Salut Cedbramus,

    C’est mon coté tatillon ça (concernant l’ourlet) pour piquer mes lecteurs et les faire réagir ;-).

    Merci de ton retour en tout cas.

    Alexandre

    Répondre

  • Très intéressant , après un article dédier denim, vous êtes en quête de trouver une adresse a Paris pour l’entretien de vos jeans préférés, pour un bon ourlet origine points de chainette , ou la réparation même les plus déchirés et resserrage à vos mesures, ou le jeans n’a pas de secret , fait dans la journée, une adresse incontournable pour les amateurs http://www.repairjeans.com
    N’hésitez pas vous aurez un bon accueil
    , et Georges un sacré personnage a moustache vous fera découvrir sa passion

    Répondre

  • Bonjour Georges,

    Normalement, je ne laisse pas ce genre de pub gratuite mais comme votre adresse est très recommandable, je publie le commentaire ;-).

    Alexandre

    Répondre

Alexandre Brengues

Fondateur d'Express Look, je partage avec vous mes conseils pour optimiser votre apparence. Mon but ? Vous éduquer et vous accompagner dans cette nouvelle démarche, pour enfin ne plus subir cette apparence mais la mettre à votre service !

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