Le petit guide des boutiques londoniennes
Note d’Alexandre : Cette semaine, j’accueille Normandie (oui, elle sait que c’est un drôle de prénom), journaliste parisienne résidant à Londres et rédactrice pour l’e-shop Farfetch.fr.Séduite par la capitale anglaise depuis 4 ans maintenant, elle vagabonde dans la métropole pour y dénicher les bonnes adresses, voici donc sa sélection de boutiques à Londres. C’est le second article invité de ce blog, le premier ayant été écrit par Laura pour apprendre à bien s’habiller en boite. ________________________________________
Perfide Albion. Avec sa capitale, notre ennemie jurée a réussi à envoûter plus d’un Français à coup de crumpets, de parcs, de bières, de briques, de fêtes, de marchés et de suppression du cafard du dimanche, dans une ville où l’agitation dominicale est une religion, et où les boutiques sont ouvertes !
Et quelles boutiques… A côté des géants d’Oxford Circus qu’on ne présente plus, il existe quelques magasins pour homme, qui vous donneront envie de prendre l’Eurostar plus souvent qu’à votre tour. Allons-donc à London !
100% British
Commençons par s’équiper contre la pluie chez Brigg à Piccadilly Circus. Cette maison d’experts en maroquinerie, chapellerie, et accessoires fabrique ses parapluies exclusivement à Cambridge depuis 1750 ! Fournisseur officiel de la famille royale, Brigg utilise des matières nobles comme le noyer, le bambou et la soie.
Mon coup de cœur ? Le Malacca Flask, dont le manche renferme, comme son nom l’indique, un petit flacon à alcool (le prix avoisine les 600€). Ca vaut bien un parapluie de Cherbourg !
Les grands amateurs de pébroques se rendront aussi chez James Smith & Sons, la plus vieille boutique de parapluies d’Europe. Ouverte au 19ème siècle, elle semble sortie d’un film, avec sa devanture victorienne et ses modèles quasi inchangés, massés dans des paniers en osiers et des meubles en bois.
Les prix vont de exorbitants à 30 livres pour une canne sur-mesure. À ce tarif là on se prend pour Oscar Wilde !
Puis direction Regent Street pour une expérience multisensorielle dans le plus grand magasin Burberryau monde. 500 enceintes et 100 écrans répartis sur quatre étage diffusent les défilés de la marque en live et créént une “pluie digitale”, pour se mettre dans l’ambiance (la vidéo présentant la boutique est quelques lignes en dessous) !
Les vendeurs peuvent consulter sur des Ipads les préférences et achats des clients pour mieux les conseiller. Des miroirs interactifs détectent les articles portés (équipés de puce) et renvoient des informations et images du vêtement sur le podium.
Enfin, le magasin de Regent Street abrite des espaces dédiés permettant de composer son propre trench ou de se faire tailler un costume sur-mesure.
En parlant de tailleurs, cap sur Savile Row, la Mecque du costume. Au numéro un, on trouve Gieves & Hawkes, la crème de la crème. En place depuis le XVIIIème siècle, cette marque compte le Prince Williams et Peter Sellers parmi ses adeptes. Fournisseur officiel de la famille et de la marine royale, elle a pour produit phare un somptueux blazer croisé inspiré des cabans de la Royal Navy.
Puis on fonce au numéro 16, chez Norton & Sons : une autre institution londonienne à l’image légèrement plus jeune, due à des collaborations avec des marques comme House of Holland, Richard Nicoll ou bien Barbour (présentation des pièces dans la vidéo). Spécialiste du blazer droit à deux boutons, Norton mise sur la simplicité.
Comptez de cinq à 12 semaines et plusieurs essayages pour la fabrication d’un costume Made in Savile Row.
On reste à Mayfair. On y boulotte pour 20 livres un homard-frites au restaurant Burger and Lobster, puis direction les chausseurs. Tricker’s fondée en 1829 est plébiscité par les initiés anglais et la royauté dont elle est fournisseur officiel. Chelsea boots, derbies, oxford et autres classiques british intemporels sont fabriqués à la main dans des ateliers du Northamptonshire (la capitale de la chaussure anglaise) puis vendus dans l’unique boutique Tricker’s, à Jermyn Street. Les adeptes du sur-mesure trouveront aussi chaussures à leur pied grâce au service “bespoke”.
Même esprit chez Loake, situé dans la très chic Princes Arcade de Piccadilly Circus. Cet autre fournisseur royal, fabrique aussi ses chaussures artisanalement dans le Northamptonshire. Comme chez Tricker’s, vous avez la possibilité de choisir des semelles en dainite ou en cuir, selon l’esprit des modèles : citadins ou épais et adaptés à la campagne.
Malgré ces similitudes, Loake se distingue par une approche plus moderne et propose une collection variée comportant d’avantage de modèles casual chic, comme des desert boots.
Casual chic & nouveau créateurs
Justement en matière de casual chic, Londres est très à la page avec quelques labels prometteurs. Certains d’entre eux sont réunis dans le concept store Dover Street Market, à Mayfair. La collection à la fois chic et edgy inclut Jil Sander, Julien David et, bien-sûr, du Comme des Garçons en veux-tu en voilà ; car la fondatrice de la marque, Rei Kawakubo, est aussi celle du Dover Street Market.
Le décor industriel et futuriste vaut, à lui seul le détour. Si vous voulez voir des vêtements pendus dans des globes d’aluminium ou des étagères plus penchées que la tour de Pise et qui semblent tenir par miracle, c’est là-bas !
Puis cap sur Start, dans le vibrant quartier de Shoreditch où cohabitent traders et hipsters.
Considérée comme l’un des temples de la mode à l’est, cette boutique de Rivington Street propose des costumes pour homme sur-mesure de sa marque Mr Start : la qualité Savile Row mêlée à la modernité de l’est londonien.
On trouve aussi quelques labels avant-gardistes comme Maison Martin Margiela, avec un faible pour les scandinaves tels que Acne et Stutterheim.
Toute la sélection Start est également disponible en ligne ici.
derrière ce monsieur
Et pour une seconde dose de style nordique dont les anglais sont friands, on fait un saut de puce vers Shoreditch High Street et on passe par Present : un sanctuaire casual chic et streetwear qui propose aussi toutes sortes d’objets et gadgets tendance.
La boutique, pourtant petite, est optimisée au maximum grâce à une sélection digne de ce nom.
On retrouve des créations assez sport comme les parkas Patagonia et Penfield ou les baskets éthiques Sawa ; mais aussi des pièces britanniques mythiques tels que les costumes Hardy Amies et les chemises Hartford.
Le tout arrosé de café à emporter de marque Prufrock, considéré comme l’un des meilleurs café à Londres.
Puis en descendant Brick Lane l’effervescente, on découvre les pépites denim de Son of a Stag, véritable paradis du jeans selvedge. La boutique stocke principalement des marques japonaises et américaines très pointues comme Spellbound ou Raleigh Denim, les vendeurs savent de quoi ils parlent et l’ourlet au point de chainette est gratuit !
Enfin on passe par Hanbury Street pour dévaliser YMC. Le cousin anglais d’APC se positionne sur la même lignée que Folk et Albam (dont les boutiques sont d’ailleurs à deux pas de YMC). C’est un savant mélange de style scandinave et britannique, aux coupes et matières irréprochables, de facture anglaise, et d’une simplicité apaisante qui permet toutes les combinaisons.
À s’offrir absolument : un pull ras du cou en laine chinée et un blouson Harrington.
Streetwear
On passe maintenant au streetwear, dont les anglais raffolent. Il y a bien-sûr Urban Outffiters chez qui vous ferez forcément un tour car c’est l’équivalent vestimentaire d’un bon gros double-whopper Burger King : délicieux puisqu’on ne le trouve pas en France.
Mais à côté du géant américain multi-marques, on trouve aussi des boutiques street très pointues comme The Hideout, basée à Islington qui présente une sélection hétéroclite intéressante. Tout d’abord son stock Norse Projects, est un argument de poids, surtout lorsqu’il compte de superbes chemises en velours côtelé. On trouve également du Stussy et même du Armor Lux !
Qui dit streetwear dit sneakers et 1948 en est l’éden. Il s’agit d’une boutique Nike secrète ouverte en février 2009 et cachée sous une arcade de voie ferroviaire à Shoreditch. Son décor (murs de briques, écrans plasma géants diffusant du sport et sol en baskets recyclées, réalisé grâce à 15 000 paires !) est aussi réussi que ses chaussures et vêtements en édition limitée.
L’endroit comporte également une terrasse et une autre pièce accueillant des évènements, installations et projections.
Si on préfère Adidas, on peut également aller chez No 6 (6 Newburgh Street), l’équivalent de 1948 chez la marque aux trois bandes. On y découvre le produit de ses collaborations avec des labels comme Open Mind Japan. Avis aux populations parisiennes et berlinoises : les boutiques No 2 à Paris et No 74 à Berlin font de même !
On termine avec Supreme sur Peter Street. Les fans de streetwear et de skate viennent s’approvisionner en planches, équipements, vêtements, accessoires et éditions spéciales dans l’unique boutique européenne de la marque. Ouvert en grandes pompes il y a deux ans, cet imposant magasin abrite la collection entière ainsi que des sculptures et fresques murales de l’artiste-skateur pro Mark Gonzales (Gonz).
Vintage
Ah les boutiques vintage de Londres… C’est l’un des grands bonheur du Big Smoke. La qualité et les marques proposées varient selon le quartier dans lequel on se trouve. Si vous n’êtes pas tatillon sur les labels et que vous cherchez du vintage tendance, rendez-vous à Brick Lane. Choisissez de préférence un samedi ou un dimanche pour voir le quartier en ébullition et pour aller au Vintage Market et au Sunday Up Market de la Old Truman Brewery (ce bâtiment emblématique de l’est londonien accueille aussi fréquemment quelques sympathiques déstockages de créateurs et marques de luxe).
La sélection du Vintage Market, est plus pointue et comporte quelques pépites allant des années 20 à 90. Tandis que le Sunday Up Market est un joyeux bazar où les fringues rétro côtoient les stands de créations artisanales et de nourriture des quatre coins du monde.
A côté de ce bric à brac, il y a, à Brick Lane, des références du vintage comme Beyond Retro. Les farfouilleurs y dénichent des merveilles et on y trouve en grande quantité des classiques nostalgiques à la mode, comme des salopettes, pulls de grand-mère 90’s, vestes et shorts en jeans, blazers en velours, manteaux de fourrure etc…
Et pour les plus exigeants, le Vintage Showroom à Leicester Square rassemble des basiques de gentleman anglais. Mods ou dandy, rat des villes ou des champs, Barbour ou Belstaff, veste militaire ou blazer en tweed : toutes les icônes du style anglais sont réunies dans une sélection privilégiant la qualité à la quantité.
Luxe abordable et bonnes affaires
On garde le meilleur pour la fin avec les boutiques à bonnes affaires, ou “bargains” comme disent les anglais. Topman c’est bien, et le magasin d’Oxford Circus est un passage obligé, mais Topman General Store, c’est mieux ! Installé sur Commercial Street, ce magasin propose des costumes Topman de qualité supérieure et des éditions limitées de jeunes créateurs anglais.
Et pour finir en beauté, on s’offre un souvenir à l’outlet Burberry d’Hackney où tous les articles sont soldés à -50% ou plus. L’occasion rêvé d’acquérir enfin un trench !
Sur ce, je vous souhaite un bon séjour à Londres messieurs !
Top comme article, très diversifié des tailleurs de Savile Row a Topman..! ca donne envie de sauter dans l’eurostar ;)
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Salut Franz,
Je ne peux que t’encourager à le faire au plus vite ;-)
Alexandre
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Bonjour,
merci pour cet article intéressant, je ne manquerais pas d’aller faire une tour dans ces différents magasins lors d’un de mes passages à Londres, mais dommage qu’il n’y ait aucune évocation des prix, ça peut donner une indication sur ce qui est réalisable !
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Bonjour Grob,
C’est vrai, ça aurait été une bonne idée… Désolé pour ce petit manquement.
Alexandre
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Bonjour,
Merci pour cet article Alexandre, j’attend avec impatience l’article pour les boutiques sur Paris ! pour nous les parisiens qui te suivent ..
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Bonjour Waj,
J’arrive à Paris dans quelques mois, j’aurai donc l’occasion de partager avec vous mes trouvailles ;-).
Alexandre
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Super article, c’est vrai qu’un indice de prix aurait ete utile (pour ceux qui pensaient faire un tour par Savile Row) mais l’article est structure, complet et exigeant, comme toujours dans tes autres articles. Bravo et merci, je vais vider mon compte ce week-end!
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Bonjour Louis,
Oui un petit indice de prix aurait pu être très utile, j’y penserai pour les prochains articles de boutiques. Merci pour la suggestion.
Alexandre
PS : attention à ne pas trop faire chauffer le portefeuille non plus ;-)
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